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Guillaume Perret part seul en exploration sonore avec Free, l'album qu'il vient de faire paraître sur son label Kakoum Records, véritable tremplin à ses créations antérieures aux côtés du groupe Electric Epic.

Free, c'est la promesse faite par un « big band solo » de partir à la conquête des musiques, partout dans le monde et d'en faire sortir un dénominateur commun au seul souffle du saxo. L'idée étant que le sax en question est devenu au passage un Electric Sax aidé de samplers et que ce petit bidouillage DIY donne réellement l'illusion qu'un ensemble complet se met en marche tout au long de l'album.

Mais passé les considérations techniques, attardons nous sur la quête proposée par Guillaume Perret et son sax hybride.

Car Free est un ensemble d'ambiances et de chemins croisés dans l'espace et le temps. Il s'aventure sur des sentiers où la plus extrême modernité noie dans des nappes vapporeuses le bibop le plus envoûtant qui soit sur She's got rythm. Souvent, l'Orient et l'Asie s'invitent dans cette musique de boucles et de lignes rythmiques étranges. Et bien sûr l'Afrique rêvée par tant de musiciens est omniprésente. Ces espaces, mélangés au jazz d'une Europe qui s'étend des Balkans à l'Atlantique, d'une Amérique faite de sons urbains, de son Sud aux danses lassives forment un seul continent musical qui puise sa source dans la nature elle-même.

Guillaume Perret dompte l'instrument, et la technique pour redonner à sa musique ce goût primal de l'humain, de la terre et de la nature. Sur des rythmes quasi cardiaques, des notes qui semblent être portées par tous les vents du monde et des basses aquatiques, il offre à cette musique sans frontière un visage qui n'est rien d'autre que celui de la liberté absolue. Il faut, pour s'en convaincre ouvrir le creux de l'oreille à ce magnifique Heavy Dance enregistré Live qui clot le disque avec une infime émotion.

 

S.D

GUILLAUME PERRET

FREE

( Kakoum Records)

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LEILA MARTIAL

BAABEL

(Laborie Jazz)

C'est un conte de provence, une histoire rocquailleuse dans laquelle la voix transperce le ciel bleu.

Les sonnailles ouvrent Baabel en s'harmonisant peu à peu pour laisser la place à cette voix magique qui souffle, crie, éructe. Elle chante, scat, tremble et murmure.

Leila Martial crée ses atmosphères de toute la large palette que lui autorise cette voix. Elle est aidée par la batterie et les effets d'Eric Perez qui fait claquer baguettes et sons comme des sabots de chèvres dans la roche granitique qui se fissure peu à peu sous l'effet magique des titres qui s'enchaînent avec une surprise au détour des sentiers qui se dessinent.

Pierre Tereygeol et sa guitare subtile aménage le passage et n'hésite pas à à se mêler lui aussi de l'alchimie vocale en laissant sa voix se lancer à la poursuite de celle de Leila Martial. Toute la Terre du Sud est là, les oiseaux piallent aux sons de mélodies que l'on jugerait traditionnelles et pourtant si contemporaines.

Pour que la grâce fonctionne pleinement, il fallait la touche parfaite du saxophone soprano d'Emile Parisien qui vient virevolter et tournoyer deux fois autour de cette voix dans une communion d'éléments qui laisse l'auditeur accroché à un ensemble d'une cohésion stupéfiante.

 

S.D

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LEILA MARTIAL

JENNY HVAL

BLOOD BITCH

(Sacred Bones)

Il y avait bien longtemps que nous n'avions pas entendu un disque aussi romantique. Pas la guimauve dégoulinante qui innonde les disques de pop pré-ado, mais celui hérité de Vigny et Musset. Blood Bitch est plus exactement une rencontre entre la forme gothique du romantisme, celle de Bram Stocker ; et le Sturm und Drang de Goethe.

Ce voyage d'un vampire s'étale en 10 titres que rien ne séparent. Ils se succèdent dans de subtils enchaînements et se composent de ruptures de formes permanentes. Le son du studio fait place à celui de la rue ; les machines se taisent pour laisser entendre un dialogue couvert de bruits de fond. Et si la production musicale tire un peu vers le drone, elle est contrebalancée par la voix presque enfantine de Jenny Hval qui rappelle celle de la suédoise Stina Nordenstam.

Entre les infra basses de la machine, les synthés anachroniques et les vocalises de la chanteuse, l'émotion naît du tiraillement permanant entre les extrêmes.

La vie et la mort s'entre-déchirent, l'amour et la haine ne font qu'un, sur « The Plague », les rires se superposent aux sanglots, la chanson cède brutalement la place à des prises de son faites à la volée sans aucun montage, juste en bout-à-bout. Bruitages et instruments s'affrontent dans un déluge d'émotions contradictoires.

Ces tiraillements renvoient aux dernières expérimentations de Scott Walker et Peter Murphy. Ils sont le cheminement d'une créature sans repère. Un être qui ne sais même plus si le sang est synonyme de vie ou de mort.

N'est-ce pas le grand questionnement de notre Monde finalement ?

 

S.D

PIXVAE

PIXVAE

(Grolektif)

Pixvae est une rencontre, un paysage sensoriel qui dresse un pont entre les continents, au dessus de l'Atlantique. C'est la confrontation de mondes, la communion musicale des musiques colombiennes et des productions plus radicalement electro de la scène européenne.

Le résultat en est une transe hypnotique qui secoue les voix. Elle les enserre dans un tourbillon de sons et de textures pour les porter au dessus du reste comme si elles étaient prisent dans un vortex éternellement ascendant. Qu'elles soient féminines et cristallines ou masculines et pures, ces voix ne cessent de rendre l'ensemble toujours plus vivant.

La musique de Pixvae emporte immédiatement l'adhésion du corps. Elle s'empare de lui, s'infiltre entre tradition et pulsions. Elle fait éclater les verrous, abat les clivages d'une culture musicale trop cloisonnée. Enfin, elle claque à l'esprit comme un virulent appel à la joie.

En plaçant l'album de Pixvae sur votre platine, il y a fort à parier que vous risquez de ne plus vous en séparer. L'effet addictif de cette musique sans frontières, engendré par l'extrême jouissance de rythmes complémentaires est l'une des choses les plus enthousiasmantes que l'on puisse écouter ces derniers temps.

Enfin, Pixvae est aussi et surtout un formidable bouleversement scénique. Un cri de rage à la peur. Une véritable manifeste au lien. Comme l'autre formation dont Glasba est fou, les Barilla Sisters, Pixvae emmène le monde dans son tourbillon, et l'ouvre par l 'éclatement à des sons radicaux qui se jettent dans la mêlée de la tradition.

Pixvae ne vous promet pas le soleil sous la grisaille, il vous transporte jusqu'à lui.

 

S.D

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