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Chagrins d'argent

Isabelle Flaten. Ed.Le Réalgar. 2016.

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La vie est remplie de choses indicibles qui font que les lignes droites et les certitudes n'existent pas. Isabelle Flaten le sait et nous invite au fil de ses livres à percevoir ces éléments qui nous lient ou nous délient, c'est selon.

 

Du langage comme creuset des relations, le travail d'Isabelle Flaten s'articule autour d'une problématique qui reconstruit l'humain en dépit de son corps, au delà de ce qu'il semble être. C'est l'immatériel qui semble intéresser l'auteure, la continuité des corps, des actes, de ce qui se joue physiquement.

Elle avait déjà saisi les fils de la conscience et du remord dans Les Noces Incertaines (Ed, Le Réalgar, 2014), ceux de la parole et du silence dans Se Taire ou Pas (Ed, Le Réalgar, 2015), autant de bouts qu'elle continue à tirer en les suivants cette fois-ci le long d'un chemin différent.

 

Avec son nouveau livre, elle s'empare de cet élément prépondérant à la vie moderne : l'argent. Pierre philosophale qui transforme les êtres en caractères. La vie devient au fil des déconvenues financières un théâtre de représentations où les rôles se distribuent en fonction d'une barrière imaginaire et péremptoire. Les couples se forment, se délitent, se fracturent et explosent; les petits soucis en deviennent d'immenses ; les jalousies se créent ; les corps valses ; les mots oscillent entre violence et retenue.

 

On retrouve avec Chagrins d'Argent l'extrême sensibilité de l'écriture d'Isabelle Flaten, tout autant que son talent pour le texte court, exercice réputé difficile mais dans lequel elle semble trouver l'équilibre parfait. C'est sur le fil du cœur que nous parcourons ces morceaux de vies avec une géographie qui se dessine étonnement alors même qu'elle reste invisible.

 

Et puis, Isabelle Flaten a du goût. Elle pénètre nos consciences de lecteurs avec délicatesse, sans pathos ni violence. Elle sait être cru mais jamais à l’écœurement. Elle se faufile dans un dédale de sentiments sans que le trait ne vienne grossir ce qu'elle y voit. Elle teste la pudeur jusqu'à sa limite, jusqu'à ce que tout se dévoile enfin par un système d'implosion.

 

Redirais-je combien cette écriture est précieuse ? Ce qu'elle tente et ce qu'elle touche ? Saisissez-vous de Chagrins d'Argent, dénichez les autres livres de cette auteure, vous y trouverez sans doute des miroirs, des portes, des fenêtres, tous plantés devant nos consciences, prêts à dessiner l'Âme humaine elle-même.

BORB

Jason Little. Ed.Aaarg. 2016

Il ne faut pas confondre Jason Lytle et Jason Little. Le premier est la tête pensante des regrettés Grandaddy et continu d'agiter l'indé-sphère d'un rock légèrement barré aux mélodies toujours somptueuses.

C'est le second qui nous intéresse ici puisque c'est de sa parution en français de Borb que je viens aujourd'hui vous parler.

 

On parle très (trop) peu de bd sur Glasba et je me suis juré d'y remédier en partageant là aussi mes coups de cœur. Et je dois avouer qu'avec ce Borb, je fais état d'un bouleversement important, d'une gifle magistrale que nous assène l'auteur avec cet itinéraire tragico-burlesque d'un clochard qui bouscule toutes nos certitudes.

Avouons le, nous sommes comme les passants de Blorb et même si nous ne l'énonçons pas, nous ne prêtons pas la même attention à ces gens de la rue que celle que nous accordons à ceux socialement plus intégrés. Nous posons-nous la question du qui et du comment ? Notre empathie va-t-elle aussi vers ces personnes ? Lorsqu'il disparaissent de nos rues, nous soucions nous de ce qu'ils sont devenus ?

Ce sont ces questions que Jason Little aborde avec Borb. D'abord en flattant notre humour le plus noir, puis une fois cueilli, il nous laisse voir la réalité d'un homme. Nous montre le monde avec ses yeux, son incapacité à lire, à parler, à vivre le monde. Le cynisme le condamne lentement mais sûrement dans une logique kafkaïenne que le dessinateur traduit par la banalité la plus brutale d'une ville qui avance en laissant derrière elle les blessés, les plus faibles, ceux qui la freine dans sa quête de modernité et de transformation permanente.

 

Lisez Borb jusqu'à la dernière page, même ces petites vignettes abandonnées à la fin de l'histoire, comme un souvenir qui perdure.

Une âme perdue pour beaucoup mais pas pour nous, lecteurs, qui avons eu la chance de croiser la route de Bob. Un homme au destin chargé de malchance, sans poésie mais à la vérité la plus bouleversante qui soit.

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S.D

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L'Ultime parade de Bohumil hrabal

Jacques Josse. Ed. La Contre Allée. 2016

Bohumil Hrabal est de la veine de ces écrivains qui se fondent dans leur Oeuvre jusqu'à n'être plus qu'un nom, une silhouette floue sans corps véritable. Un être composé de mots dont on sait finalement peu de choses.

De lui, nous reste un texte immense, une ode à la liberté et au rêve : Une trop bruyante solitude.

Un titre qui tonne comme un cri sourd, lancé par un être qui tente de vivre dans la broyeuse totalitaire.

Pas étonnant donc que Jacques Josse évoque l'homme derrière le texte. Mais, sous sa plume, le flou entre l'homme et sa littérature devient révélateur de l'existence de Hrabal. Jacques Josse inverse les polarités, il creuse le long de cette mince frontière entre le réel et la fiction et met à jour des morceaux d'existence auxquels viennent se mêler les fulgurances de l'Oeuvre.

Il y a là du mobilier évoquant l'homme, l'ombre de la police d'Etat qui menace l'écrivain, les mots de celui qui reste condamné à détruire ce qu'il aime, et tout est brassé avec l'infime poésie de Josse qui sait la valeur de l'empathie pour celui qu'il nous donne à voir.

Après ces destins absurdes auxquels il redonnait toute l'humanité possible, entre humour et tragique dans le sublime « Au bout de la route » accompagné par les gravure de Scanreigh aux éditions le Réalgar en 2015, le déjà culte « Marco Pantani a débranché la prise » aux éditions La Contre Allée la même année; Jacques Josse poursuit cette veine évocatrice et continue de construire cette littérature hors normes, loin des sentiers balisés, toujours prêt à rendre à l'Homme sa complexité et sa part de poésie. Sans pour autant oublier que l'absence a cette faculté de dévoiler les êtres.

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                                                                                 S.D

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CONTINUER

Laurent Mauvignier. Editions  de Minuit. 2016

Il reste des rituels auxquels on n'échappe pas. Se lancer dans le lecture du dernier livre de Laurent Mauvignier en est un, et je dois avouer que cette fois-ci, je ressens une légère appréhension tant la déception d'Autour du Monde en 2014 (Ed, de Minuit) avait été grande. Pourtant, on sait que lire Mauvignier ce n'est pas s'installer dans une écriture lisse et droite, qu'il faudra défiger sa pensée, décongeler ses a priori et dire au revoir à ses certitudes. Lire Mauvignier c'est s'engager à avancer, à se mouvoir. Et plus que jamais, son dernier roman nous y contraint.

 

S'agit-il d'une injonction ? Là, sur la couverture quasi immaculée de l'éditeur de Beckett, Robe-Grillet, Simon, Duras, Echenoz, Guibert, Koltes et Ndiaye, enserré dans un rectangle à la fine ligne bleue, « CONTINUER ». L'infinitif percute, nous somme d'agir et fait du titre une forme d'exergue bref, hurlant avant l'apaisement du texte croit-on.

Des chevaux dans une plaine Kirghize, du danger, des regards, un mouvement si vif que tout se déroule en quelques lignes dans une épure qui contrebalance l'action elle-même. Le focus se fait, une mère et son fils, tous deux dans le même plan, d'emblée. Ils ne forment qu'un, ne sont qu'un seul être et il faudra bien apprendre à en faire à nouveau deux. C'est là la trame du récit qui nous fait valser dans le temps dans un espace de quelques mois, avec des bonds en 1995 puis dans les interstices de l'histoire d'un couple. De quoi cette famille est-elle le nom ? Que font cette femme et son fils dans ces étendues sauvages ? Cette mère a-t-elle renoncé à être une femme ? Ce jeune homme ne doit-il être qu'un fils ? La trame est là. Pure, forte et mobile.

L'action est permanente. Les personnages avancent, ils n'ont pas le choix. A cheval ou à pieds, ils gardent ce mouvement permanent que leur vie n'avait plus.

 

Dans l'écriture, Mauvignier surprend aussi. Véloce, simple et efficace, son écriture gagne en fluidité. Elle se meut dans ce texte et s'adapte. Elle est vivante, jamais raide et ne cache rien. Il y a là cette liberté de ne plus vouloir décrire mais d'envisager. De soustraire le superflu pour coller à l'humain. De ces plaines Kirghizes, nous n'auront que l'image que nous en créeront. L'auteur nous en épargnera les descriptions. Nous savons ce qu'est la nuit, nous ne savons pas les bouleversements intimes de cette femme, alors Mauvignier s'acharnera à nous les transmettre dans une forme d'empathie discrète.

 

Continuer est un texte fort parce qu'il fonctionne comme un sismographe avec ses personnages. Il capte les sursauts du cœur, les bouleversements intimes et s'apaise lorsque tout dort. Il se réveille dans les cauchemars et laisse filer les sommeils paisibles. Pour cela, il fallait la plume fine afin de capter le véritable séisme qui bouscule ces vies. Et quelle qu'en soit son intensité, il n'y a pas d'autre choix que de CONTINUER.

 

S,D

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Les secrets enfouis dans les placards et les mémoires de certaines familles peuvent aussi être ceux d'un pays.

 

En croisant le passé douloureux d'une famille endeuillée, soumise à l'héritage d'un aïeul trouble ; avec celui d'une page de l'histoire française récente, Alexandre Seurat revient un an tout juste après La Maladroite (Editions le Rouergue. 2015) avec ce texte à mi-chemin entre le roman et l'enquête.

 

Bien sûr, ce chevauchement des genres, l'époque concernée (l'occupation) et le drame intime qui s'y joue pourraient avoir l'effet pervers de faire une comparaison avec Modiano. Cependant, avec Seurat, la quête est moins affaire d'intime que de révélateur d'une société. A partir du microcosme que représente la cellule familiale toute prête à oublier cet ancêtre encombrant, Seurat fait le portrait d'une nation qui minimisa les agissements de ces petits fonctionnaires, ces « bons français » qui s'investissaient dans un effort national sans faire de politique.

 

En cela, Seurat fait d'une pierre trois coups. Des bouleversements intimes et familiaux il dé-zoom sur notre mémoire commune et le traitement que nous en faisons ; puis, par extension, le regard se porte sur notre présent et les agissements, ici et là qui mettent à mal notre moral, notre fierté, toujours sous couvert de lois et de principes érigés comme honteux paravents à nos consciences mises en défaut.

 

L'écriture est un subtil formalisme que vient rompre l'émotion. Elle exprime parfaitement ces murs dressés que sont cette famille et l'amnésie de l'Histoire. Elle porte cette quête contre l'oublie en s'arrachant peu à peu au carcan journalistique dont elle croit dépendre. Les soubresauts provoqués par le souvenir du frère absent achèvent de percer la carapace et lorsque tout éclate, vérités et mensonges, la langue dévoile ce qu'elle a de plus libre pour affronter enfin la douleur du réel. La crise d'un deuil, le picotement d'une mémoire enfin retrouvée.

 

S.D

L'ADMINISTRATEUR PROVISOIRe

Alexandre Seurat.  Editions  du Rouergue. 2016

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Patience

Daniel Clowes. Editions Cornelius. 2016

L'annonce d'une nouvelle qui devrait être heureuse génère en premier lieu une sourde angoisse. L'amour existe entre ces deux êtres qui apparaissent en contre jour, près du plus quotidien des lieux : les toilettes. Ils se sert l'un contre l'autre, s'étreignent comme pour pulvériser cette angoisse. « Je flippe... », « T'es coincée avec moi pour toujours ». Nous sommes bien chez Daniel Clowes et seule cette abstraction des personnages permettrait d'en douter.

Très vite la mort entre en jeu. Elle suit les doutes, les mensonges, les regrets et les souvenirs enfouis. Patience meurt et laisse Jack (est-ce son vrai prénom?) dans un vide absolu, une errance qui l'hôtera du monde jusqu'à la découverte d'un fluide lui permettant de voyager dans le temps.

L'univers de Clowes s'enrichit alors de nouvelles couleurs, de nouvelles angoisses et de nouveaux espoirs. Si le cynisme est toujours un mal qui ronge l'humanite, il trouve un adversaire à sa mesure avec cet homme qui déploie toute son énergie et sacrifie son existence à la mémoire, l'honneur et l'amour de Patience. Et graphiquement, ce sont de nouvelles formes qui font leur apparition. Des structures rondes et coulantes qui semblent n'exister que dans la tête de Jack, des jaunes criards jusqu'ici étrangers à l'univers mental de Clowes.

Car Patience, est bien une œuvre mentale qui se découvre comme un drame amoureux plongé dans la science-fiction. En apparence, donc très éloigné de ce que nous connaissons de l'auteur. Pourtant, la solitude est toujours omniprésente, les rues sont vides, les pièces toujours trop grandes pour de si petits corps. Les murs toujours si nus. Le monde de Clowes est dépeuplé et les rares personnes qui l'habite ne sont faites que de lâcheté, de mensonge et de cynisme. Seule Patience a les attributs de l'ange idéalisé.

Il se pourrait bien qu'avec ce livre, Clowes nous plonge dans les tourments d'un cerveau et que rien de tout cela ne soit vrai. Mais comment savoir ? Comment percevoir la réalité quand elle apparaît si complexe ? Clowes n'apporte qu'une seule réponse : l'amour de Jack pour Patience est l'unique réalité qui vaille.

 

S.D

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Il y a parfois dans la poésie cette sensation d'éternité qui emporte tout, jusqu'au plus minimaliste de ce qui compose une réalité.

Dans Le Corps de la Langue de Julien Bosc paru aux éditions Quidam, il y a cette éternité, ce temps suspendu autour de deux corps désincarnés et à la fois existants, d'une réalité vaporeuse et étrange. Il y a cet homme pour lequel la virilité fait défaut ; cette femme enflammée par la violence du sexe. Deux corps nus perdus dans l'infini, englobés dans une langue vive, libérée, mortelle et vivante. Deux corps se percutants dans une musique de mots. Cette musique, si elle en était une, pourrait être l'oeuvre de Steve Reich. Elle s'emballe, se répète, se renvoie à elle même, à cet infini qui explose.

La langue, elle, ne fuit pas, elle cherche, tourne, percute. Elle demande, recule, évite, répond, dévoile.

C'est toute la vérité de cette langue qui entre ici en jeu. Une vérité absolue : celle de ces deux corps qui ne peuvent pas se suffire à eux-mêmes.

Ils doivent être autre chose que ces deux sexes, il doivent exister au-delà de la pulsion, ils doivent être langage.

Comme chez Pierre Guyotat, c'est la langue qui compose la forme la plus pure d'une humanité, c'est par elle que tient la Vie.

Julien Bosc fait de cet homme et de cette femme un Monde qui ne tient plus sans la charge des mots. Il joue avec la polysémie, la pause, le silence et la répétition. Et chose extraordinaire, les corps se dessinent, prennent vie. D'un seul coup, ils ne sont plus un Monde mais appartiennent au Monde.

De l'autre côté de ce monde, il y a nous lecteurs, paralysés par l'étreinte essentielle de ces deux êtres qui confondent vie et mort dans un même élan, une même passion. Pour la beauté d'un geste, pour l'amour, s'il existe entre eux.

 

S.D

le corps de la langue

Julien Bosc. Editions Quidam. 2016

Qu'est-ce qu'une route ? Un chemin balisé, un tablier de bitume, un lacet de terre, une ligne pas toujours droite qui relie un point à un autre ? Tout cela et rien de cela.

Une route, c'est aussi un itinéraire, une carte que l'on dessine.

Il n'y a jamais de réponse simple à la question la plus courante qui soit et il n'y a jamais de route droite dans le livre de Pierre Bergougnioux.

 

Que dire du point de départ ? L'enfance en Corrèze ou la Corrèze elle-même ? Cette route est double, elle trace à travers une vie et parcours 400km d'une France palpable parce qu'elle est réelle.

Car celui que l'on associe souvent à Pierre Michon à, comme son cousin de littérature, la géographie intime. Et ce n'est pas rien de découvrir en ouverture et en cloture du texte les photos prises par l'écrivain lui-même. On sait très bien en effet que l'homme est attaché à l'image mais l'incursion de la vision du réel de Pierre Bergougnioux en marge du texte vaut toutes les notes, tous les commentaires, toutes les intentions. Ces photos éclatent au contact d'un texte tendu entre deux points mais dans des axes différents. La vie se déroule le long de l'asphalte, elle va, revient, repart, file et suit son but.

La superposition des niveaux et des langages composent un témoignage d'une existence : celle d'un pays de l'entre-deux, à l'ombre des grandes villes, à l'écart du tumulte, au cœur d'un bruit, de couleurs et de sons qui n'appartiennent qu'à celui qui les vit.

De souvenirs en présent, de drames en questionnements, tout la dimension de la littérature de Pierre Bergougnioux se métamorphose en un territoire vivant, un morceau de route qui nous fait croire que ni le temps, ni la langue ne pourront jamais s'entendre ni rendre la réalité des vies qui peuplent ces espaces, encore moins ces espaces eux mêmes qui abritent ces mêmes vies.

Tout ici renvoie à ce qu'il contient et tout ce qui est contenu ramène à son contenant. La langue et les les mots, l'image et le regard, la géographie et les vies qu'elle renferme. C'est la grandeur littéraire que d'articuler ce qui fait notre espace de vie, de paradoxes en évidences. Un endroit où les souvenirs se catapultent dans le réel et dans lequel seuls les mots peuvent leur redonner forme.

Un itinéraire complexe et fascinant le long de ces routes que trace Pierre Bergougnioux avec l'évidence désarmante de celui qui n'a de cesse de parler à qui voudra l'entendre que la mémoire est le refuge et la survie du présent.

 

S.D

EN route

Pierre Bergougnioux. Editions Le Réalgar. 2016

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