L'Art vise à imprimer en nous des sentiments plutôt qu'à les exprimer
Henri Bergson
Glasba
LE CINQUIEME BEATLES
Vincent Duluc. Collection "Bleue". Ed. Stock. (2014)
En ces temps de Coupe du Monde de foot, la publication du livre de Vincent Duluc jette un regard dans le rétroviseur pour s'attacher à l'une des figures les plus singulières du foot et de la pop culture: Georges Best. Et c'est à travers lui que le journaliste de l'Equipe revit la naissance de sa passion pour le ballon rond.
Véritable icone au delà des barrières dressée entre aficionados et néophytes du sport le plus médiatique au monde, Georges Best en est la première rock-star. Un véritable personnage romanesque qui déclarait à propos de Beckham :« Son pied gauche ne lui sert à rien, il est mauvais de la tête, il ne sait pas tacler et il ne marque pas souvent. À part ça, il est pas mal. » ou sur lui même : « J'ai claqué beaucoup d'argent dans l'alcool, les filles et les voitures de sport - le reste, je l'ai gaspillé ». Quoi de plus normal, donc que d'en faire le sujet d'un livre? Et si outre-manche, le nord-irlandais est un sujet de prédilection pour les journalistes en mal de sujets, on ne peut pas en dire autant en France. Ne boudons donc pas ce plaisir de se retrouver en compagnie de l'un des sportifs les plus attachant de l'histoire; et c'est du fond de mon inculture et de mon désintérêt pour le foot que je dis cela.
Car "Le Cinquième Beatles" est avant tout l'histoire d'une passion naissante, tout autant que celle de la procuration accordée par le jeune Duluc à l'attaquant mythique de Manchester United pour vivre d'excès et de gloire. De souvenirs de jeunesse en anecdotes sur l'idole, Duluc fait l'inventaire de cette passion volontiers contenue dans la seule figure de Georges Best. Et si la langue n'est pas d'une étourdissante virtuosité, si le style est souvent quelconque, on se surprend malgré tout à partager les attentes, les frustration et l'enthousiasme d'un passionné, et de vivre la trajectoire folle et héroïque de celui que toute l'Angleterre considérait comme son cinquième Beatles.
Un livre idéal en somme pour passer un été de football avec le sentiment d'y avoir pris plaisir.
S.D